Marina di Arbus

L’ouest de la Sardaigne


Depuis Bosa, nous reprenons la route pour nous diriger vers le sud. Ceux qui connaissent Sarah savent qu’elle est passionnée par la Rome antique, ce n’est donc pas une surprise si je vous dit qu’on a pas eu le choix de trouver des ruines à visiter en Sardaigne. Et ces ruines, nous les avons trouvées sur la presqu’île de San Giovanni di Sinis, dans la zone archéologique de Tharros. En réalité, ce ne sont pas des ruines datant uniquement de l’époque romaine puisqu’on y a trouvé également des restes d’autres civilisations, dont, comme par hasard, la civilisation nuragique.

Tharros

La visite vaut la peine. Le coût de l’entrée est dérisoire (comme beaucoup d’autres sites et musées en Sardaigne) et le site est accessibles aux chiens (ici aussi, comme la plupart des sites archéologiques), nous pouvons donc nous y promener avec Kimbo qui apprécie beaucoup de constater par lui-même comment vivaient ses ancêtres à quatre pattes.

Nous nous arrêtons ensuite à Oristano, une petite ville assez jolie supposément célèbre pour ses ateliers de poterie, mais finalement sans grand intérêt.

Nous trouvons un endroit génial au bord de la mer pour passer la nuit. La plage est immense et à part quelques pêcheurs, rien ne vient nous perturber. Les critiques de park4night – l’application que nous utilisons le plus souvent pour trouver nos « spots » – étaient mauvaises en particulier à cause de la zone industrielle soi-disant proche, mais nous nous y trouvons très bien.

Pistis

Le lendemain, après la visite du nuraghes Su Nuraxi, nous faisons notre étape proche de Pistis, encore une fois sur un très beau spot au bord de la mer. Nous en profitons pour visiter la maison du poète, et nous nous promenons sur la plage de Pistis et ses immenses dunes de sable fin.

La maison du poète, Casa del Poeta en Italien, est en réalité un genévrier immense. La maison a une histoire de conte de fées : Efisio Sanna, un ancien mineur de Montevecchio, et sa compagne Orlanda, aimaient la nature et la poésie. Ils passaient souvent des heures à l’ombre d’un beau et gigantesque genévrier centenaire, auquel nos deux protagonistes s’étaient beaucoup attachés, en faisant un petit refuge d’amour.

Piscinas

Ensuite, nous continuons notre route, toujours vers le sud, par la SP4.21, dans le but de nous rendre à la plage de Piscinas. Tout va bien jusqu’à ce que la route ne devienne un chemin non-asphalté… Nous hésitons quelques instant jusqu’à ce qu’un 4×4 arrive en sens inverse. Je demande alors au conducteur si la section non asphaltée est longue et s’il pense que c’est faisable avec notre camping car. Il me répond que cette route est longue d’environ 5 -6 kilomètres, qu’il y a deux gués à passer, que généralement les gens viennent ici avec des 4×4 mais que selon lui, ça devrait passer avec le camping car. Bon. On se risque? Allons-y!

SP421 Sardaigne
La SP421 devient un chemin de terre

Les quelques premières centaines de mètres annoncent déjà un parcours qui risque de nous donner des sueurs froides. Le chemin est assez mal en point, avec des ornières, et sa pente est parfois prononcée. Nous arrivons au premier gué qui traverse le Rio Piscinas et nous évaluons la situation.

Premier gué à passer sur la route SP4.21
Premier gué

Ça devrait passer facilement. À ce point, nous avons encore deux options: passer le gué, ou revenir en arrière. Si nous revenons en arrière, le détour pour se rendre à notre destination, qui n’est qu’à 4 ou 5 kilomètres environ, serait d’une cinquantaine de kilomètres. Si nous continuons nous serons confrontés à ce chemin de terre et à un deuxième gué dont nous ne connaissons pas la configuration. On décide de prendre le risque!

Malgré une petite nervosité (n’oublions pas que nous avons un camping car de 25 ans de presque 7 mètres de long, 3,5 tonnes et traction « avant », excusez le pléonasme), nous prenons notre élan et passons ce premier gué sans encombre. La suite de la route est assez scabreuse. Des montées et des descentes assez abruptes nous font réaliser que nous avons franchi un point de non-retour. Je garde mon élan, les roues patinent, je ne m’arrête pas dans les montées car je sais qu’il serait impossible de repartir. Mais que c’est beau, et sauvage! Nous arrivons enfin au deuxième gué. Nous ne le voyons pas tout de suite car un couple de jeunes allemands dans leur Westfalia des années 80, arrêté juste avant le passage, semble aussi craintif que nous et nous fait la « politesse » de nous laisser passer devant. Politesse que nous refusons gentiment, après tout, il étaient là avant nous! Le Westfalia prend son courage à deux mains et avance tranquillement… nous le suivons de loin et faisons alors face à ce qui nous attend…

SP421 Sardaigne deuxième gué
Deuxième gué sur la SP 4.21

Celui-ci semble plus coriace! Il est plus long et plus profond que le premier… on ne voit pas le fond, nous n’avons aucune idée s’il est en pierres ou en sable… le Westfalia prend son élan et se retrouve rapidement de l’autre côté dans une gerbe d’eau. Nous savons que nous n’avons pas le choix car à ce point il est hors de question de faire demi-tour (nous sommes à moins d’un kilomètre de notre destination). Je prends un petit élan, nous traversons, les roues patinent un peu à la sortie, et nous voilà de l’autre côté, soulagés!

La mine abandonnée de Naracauli

Une des raisons pour laquelle nous avons fait cette route est la visite d’une mine et de son village abandonné à Ingurtosu, la mine de Naracauli. Ceux qui nous suivent depuis le début savent à quel point ces lieux abandonnés nous fascinent. Nous en visitions d’ailleurs systématiquement lors de notre voyage dans le sud des États-Unis (souvenez-vous: Yuma et Castle Dome, Tombstone, Arizona, Barstow et la route 66…)

Cette mine produisait du plomb, du zinc et de l’argent. Elle a été inaugurée au milieu du IXième siècle et elle a fermé ses portes en 1968, ce qui a entraîné un exode massif du village. Le lieu est fascinant, il est bien entendu interdit d’y pénétrer mais… il y a une ouverture dans la clôture! Aux alentours et dans le village de Ingurtosu on peut observer les anciennes maisons des employés, ainsi que les bâtiments de la compagnie minière.

Une fois cette visite finie nous redescendons vers la plage de Piscinas pour y passer la nuit. Nous profitons du beau temps et de la chaleur agréable pour nous baigner. La plage est sauvage, splendide, propre et l’eau est claire, et fraîche, il faut dire que nous sommes le 21 octobre. Bref, que du bonheur!

Buggerru

Notre dernière étape sur la côte ouest de la Sardaigne se fera à Buggerru, non sans avoir fait un petit détour pour visiter le temple d’Antas près de Fluminimaggiore, où nous visitons également le musée ethnographique du vieux moulin. Pour la première fois, nous ferons cette étape dans une aire de stationnement pour camping cars, donc pour la première fois nous paierons pour passer la nuit. Buggerru est une petite ville assez sympathique mais sa situation géographique plutôt enclavée entre deux falaise la rend un peu difficile d’accès. Ici aussi on découvre des anciens établissements miniers abandonnés. L’aire de camping car est bien située, proche de la plage et du port, et à quelques pas du centre du village, des bars et des restaurants. Les gestionnaires sont très sympathiques et les installations pratiques. Pour 20€ par nuit, on a accès à l’eau, l’électricité, et aux stations de vidange. L’aire est pourvue de toilettes et de douches que nous n’avons pas utilisés car nous préférons nous servir de la salle de bain de notre petite maison mobile, surtout en ces temps où la COVID-19 rôde. Sauf erreur, il est également possible d’y faire de la lessive.

On suit le conseil de Romina, la gestionnaire de l’aire et nous allons souper à « La Baia da Tore » pour mon anniversaire. Les plats de poisson sont excellents! Pour la première fois, nous décidons de rester deux nuits au même endroit. Nous en profitons pour relaxer en planifier succintement la suite du voyage!

Et vous, êtes-vous déjà allés dans cette région de la Sardaigne? Ou est-ce que nous vous avons donné envie de la visiter? Nous attendons vos commentaires!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.